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29 octobre 2009

Micmacs à tire-larigot : Beau + Steiner = ?!

Micmacs_A_Tire_Larigot_fichefilm_imagesfilm  Le film de Jean-Pierre Jeunet vient d’arriver sur les écrans. La BO éditée par Milan est disponible depuis quelques jours. Et c’est un bien curieux objet, puisque la musique drôle, légère et habilement conçue de Raphaël Beau est mise en parallèle avec celle du grand Max Steiner, « le » compositeur hollywoodien par excellence, celui qui plus que tout autre a défini les règles du genre : orchestre plantureux, grandes phrases hyperlyriques et cuivres sonores à la Puccini. Il en résulte une juxtaposition qui peut surprendre au premier abord, mais qui finalement contribue à mettre en évidence les codes et les clauses de style propres à chacune des deux esthétiques.

Raphael Beau, jeune compositeur dont c’est la première musique de film, a écrit une partition aux échos à la fois populaires et contemporains, où le piano et l’accordéon tiennent une place centrale.

Côté Steiner, on trouve plusieurs extraits des musiques du Grand sommeil, un des archétypes du polar, réalisé en 1946 par Howard Hawks, et de La Charge de la brigade légère, bel exemple du cinéma héroïque de la grande époque. Ici utilisée dans un registre décalé voire ironique, la musique du grand Max fonctionne toujours aussi bien, ses effets et ses ambiances étant passés depuis longtemps dans la culture courante du spectateur de cinéma, via soixante ans de musique de film américaine.

Avec l’appui du conseiller musical Edouard Dubois, Jeunet a choisi d’intégrer ces extraits sur les séquences d’actions de son film, comme pour en souligner la dimension de spectacle à l’artifice assumé (la fantaisie des décors et des situations participe du même propos).

Il est d’ailleurs amusant de noter qu’à l’écoute on finit par se demander qui a composé quoi (sur la plage 18 – Pont de Crimée).

En prime, une chanson délicieusement datée -d’autres diront ringarde- de Dario Moreno, gloire de la chanson latino des années 50, dont la parfaite diction « à l’ancienne » et la conviction sidérante font paradoxalement passer le (si léger) ridicule du texte.

Au final, un disque inattendu mais dont l’écoute se révèle assez homogène (surtout si on a vu le film) et un jeune compositeur à suivre.

Stéphane Abdallah

MICMACS A TIRE-LARIGOT, musique originale de Raphaël Beau – musique additionnelle de Max Steiner – Editions Milan

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